Âgée de 22 ans, Désirée KANTORE est à la tête d’INTORE ARTS, une entreprise spécialisée dans le décor et la fabrication de bijoux pour dames. Originaire de la colline Nyamiyaga en commune Rusaka de la province Mwaro, cette lauréate du Summit International University affirme qu’elle a créé son entreprise pour lutter contre le chômage et protéger la nature. Découverte.
Agir pour protéger l’environnement
Dès son jeune âge, Désirée est frappée par le sort de l’eragrostis olivacea (ishinge) utilisé pour emballer les sacs de charbon qui résiste à la décomposition. Elle réalise que ces herbes peuvent servir dans le décor.
«Toute petite, j’ai toujours aimé bricoler de petits paniers à l’aide d’herbes que j’accrochais sur les meubles au salon comme objets de décor », se souvient encore la désormais patronne d’INTORE ARTS.
De plus, Désirée tente d’imiter ses parents qu’elle considère toujours comme de vrais amateurs de l’art décoratif.
«Mon père est un touche-à-tout combinant la charpenterie et l’électricité pendant que ma mère est une adepte du tressage de paniers », reconnaît-elle.
En 2021, affirme-elle, la passion lui revient et avec un capital financier de 2000Fbu, elle se lance dans l’aventure.
«Je me suis procurée du matériel et depuis la maison j’ai commencé à confectionner des paniers plus perfectionnés. Plus tard, je suis passée à la fabrication de colliers, de bracelets, de boucles d’oreilles, de bagues, de sous-plats et sous-verres ainsi que des sacs », dit-elle sourire aux lèvres.
INTORE ARTS a déjà participé à des foires d’expositions au Burundi et dans la sous-région dont le récent Jamafest qui a eu lieu à Bujumbura et le Jua Kali d’Uganda.
Après 2 ans d’un travail de titan, la jeune entrepreneure estime que son capital s’évalue actuellement à 500 milles francs burundais.
Vendre sur un marché plein vent
« Au début, ça n’a pas été facile de trouver un marché d’écoulement de mes produits », indique Désirée KANTORE. Elle vend plus de produits à l’étranger qu’au pays. Elle croit que les Burundais ont du mal à faire confiance au travail des artistes locaux.
Pour elle, chaque personne possède un potentiel en elle qui attend d’être développé un jour. « Que les jeunes n’aient plus peur de commencer », conseille t elle à la jeunesse sans emplois.
Vanessa KEZIMANA