L’ADISCO distribue des animaux avec des kits de médicaments de premiers secours à Marangara

L’ADISCO distribue des animaux avec des kits de médicaments de premiers secours à Marangara

L’Organisation Appui au développement Intégral et à la Solidarité sur les Collines, ADISCO en sigle a procédé à la distribution de chevrons en commune de Marangara de la province de Ngozi le 15 septembre 2023. 266 animaux ont été octroyés aux différents groupements répartis sur 14 collines, soit 19 chevrons par colline.

Les bénéficiaires sont des membres des Groupements d’entraide et de solidarité appelés littéralement en Kirundi «Imigwi yo Gutererana no Gufatana munda », IGG en sigle.

 L’ADISCO distribue des animaux avec des kits de médicaments de  premiers secours à Marangara
L’ADISCO distribue des animaux avec des kits de médicaments de premiers secours à Marangara

Comme le savoir-faire des éleveurs repose toujours sur l’alimentation des chèvres avec un fourrage de qualité et l’observation des animaux, les membres des IGG ont tous été sensibilisés pour planter du fourrage.

Pour Espérance Nduwimana de la colline Bihangare de la zone Giheta, chaque bénéficiaire doit fournir plus d’efforts pour bien entretenir le chevron afin de ne pas rompre la chaîne de solidarité.

Cette mère de cinq enfants précise  que chaque ménage devrait avoir des animaux d’élevage afin d’avoir de la fumure.

Toutefois, ajoute-t-elle, « des stocks de fourrage limités ou insuffisants impliquent nécessairement un impact négatif sur les résultats technico économiques attendus ».

 L’ADISCO distribue des animaux avec des kits de médicaments de  premiers secours à Marangara
L’ADISCO distribue des animaux avec des kits de médicaments de premiers secours à Marangara

«Les animaux qui ont été distribués aux bénéficiaires ont été préalablement vaccinés contre la peste des petits ruminants qui sévit dans la sous régions », a renchéri Gilbert Congera du ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage.

Dans la seule province de Ngozi, l’Organisation Appui au développement Intégral et à la Solidarité sur les Collines compte distribuer 2850 chèvres en plus des vaccins et des kits de diagnostic de la peste de petits ruminants à raison de 407 animaux par commune.

 

Opérations de chaulage sur la colline Mugerera de la commune Kiremba

L’ADISCO engagée dans la lutte contre l’acidité des sols au nord du Burundi

L’Organisation Appui au développement Intégral et à la Solidarité sur les Collines, ADISCO en sigle a mené des opérations de chaulage sur la colline Mugerera de la commune Kiremba en province de Ngozi en date du 14 septembre 2023.

Sur les versants de la colline Mugerera, une foule de gens est massée le long de l’unique route en terre battue du coin. Ce n’était pas un jour de marché, mais ils attendaient l’arrivée d’une délégation de l’ADISCO.

Le rendez-vous avait été fixé pour montrer aux cultivateurs modèles soigneusement sélectionnés comment utiliser la chaux pour lutter efficacement contre l’acidité des sols.

Mugerera est une zone densément peuplée. La végétation a reculé devant l’action de l’homme. Le sol, plusieurs fois défriché et mal protégé a fini par s’acidifier. Sa structure est légère et brune.

« La chaux ne suffit pas à elle seule, il faut toujours protéger le sol contre l’érosion et continuer à utiliser les fertilisants », a lancé Paul Kanyebeti du programme dolomie à l’ADISCO. Pour lui, la chaud permet de ramener le Potentiel Hydrogène du sol à une valeur voisine de 7 qui est une échelle de mesure de l’acidité du sol.

«Même si la majorité de plantes peuvent se développer dans un sol acide, les rendements seront meilleurs en zone neutre », prévient-il.

Aux agriculteurs modèles, Mr Kanyebeti leur a demandé de transmettre fidèlement leurs savoirs.

Procédant à la démonstration de l’usage de la chaux, Mr Joël Manariyo, agronome au projet Tubungabunge isi ndimwa a rappelé aux agriculteurs que la chaux peut être apportée tous les deux ans, à raison de 25 kg sur une superficie d’ 1 are.

Malgré un travail abattu par les agents de terrain, quelques confessions religieuses empêchent à leurs adeptes d’utiliser la chaux, regrette l’agronome Manariyo.

« Après notre départ, certains responsables religieux réunissent leurs membres pour leur dire que l’usage de la chaux porte préjudice à leurs doctrines et qu’à la fin ce produit détruit les champs », a-t-il martelé.

L’usage de la chaux, a-t-il poursuivi, délie les particules d’argile et évite ainsi que le sol ne devienne trop collant en période de pluie et trop dur et sec en période sèche. La terre devenue légère, a-t-il conclu, devient plus perméable à l’air et à l’eau.

 Albéric NDAYIRUKIYE

 

Journée mondiale de la kinésithérapie

Kinésithérapie : les professionnels en quête de visibilité

À l’occasion de la journée mondiale de la kinésithérapie, qui est célébrée le 8 septembre de chaque année, le Centre National de Référence en Kinésithérapie et Réadaptation médicale, CNRKR en sigle a organisé le vendredi 22 septembre 2023 une campagne de communication sur le rôle des kinésithérapeutes en mettant l’accent sur l’arthrose.

La Kinésithérapie au service de la promotion de  la santé et du bien être

Plus de 2,4 milliards de personnes ont besoin des services de réadaptation dans le monde, note le bureau de l’OMS au Burundi.

Pourtant, précise toujours la même source, plus de 50% dont la majorité des habitants des pays à faibles revenus n’y ont pas accès pour des raisons diverses.

La Kinésithérapie reste entourée de préjuges, déplore Dr Ildephonse Nduwimana, président de l’Association des Kinésithérapeutes du Burundi.

«Il y en a encore des gens qui pensent que la kinésithérapie est une thérapie réservée aux nantis ou qui doit intervenir lorsque toutes les autres thérapies ont échoué », précise-t-il.

 

L’ignorance de l’importance de la kinésithérapie  cause un grand préjudice au maintien de la santé, de la mobilité et de l’indépendance des personnes.

« Si un malade vient en consultation tardivement, les séances de kinésithérapies seront longues et coûteuses, d’où des abandons de soins pour cause de lassitude et de manque de moyens financiers », indique Arlette Irankunda du Care Connect Physiotherapy de Kinanira 3.

Des besoins sans cesse croissants en réadaptation

«Avec le vieillissement de la population et l’apparition de nouveaux cas d’hypertension artérielle et des AVC, les besoins  en réadaptation se feront toujours sentir avec beaucoup plus d’acuité », prévient Dr Olivier JADIN, Représentant de l’APEFE au Burundi.

journée mondiale de la kinésithérapie
journée mondiale de la kinésithérapie

En marge de la célébration de l’évènement, le CNRKR a organisé une journée portes ouvertes marquée par des consultations gratuites en kinésithérapie et une exposition qui  a rassemblé une vingtaine d’acteurs engagés dans ce secteur en vue de sensibiliser le public. Des invités dont les représentants du ministre en charge de la santé publique et de l’OMS ainsi que l’ambassadeur de Belgique ont pris la parole pour louer le travail des professionnels de la Kinésithérapie.

«Dites-nous ce que vous faites et le ministère est prêt à vous apporter son appui », a déclaré le Dr Oscar Ntihabose, Directeur Général de l’offre des soins au Ministère en charge de la santé en s’adressant aux divers exposants issus des centres de kinésithérapie du pays.

De son côté, l’ambassadeur de Belgique au Burundi Mr Michael Wimmer a salué le pas franchi par le Centre National de Référence en Kinésithérapie et Réadaptation, hôte de la cérémonie, l’invitant ainsi à devenir un milieu de recherche et de soins à vocation régionale.

Le CNRKR bénéficie d’un appui technique et financier de l’APEFE dans le cadre du  développement de la médecine physique-réadaptation. Un noyau de ressources humaines de qualité a été formé et une école de kinésithérapie créée au sein de l’INSP, d’après toujours  le Dr JADIN.

Albéric NDAYIRUKIYE

Foire aux semences

Burundi : l’avenir des semences paysannes au centre d’une foire

 Une  Foire aux semences a eu lieu le 26 juillet 2023 au centre de conférence Nazareth de Ngozi au nord du Burundi. Le thème retenu cette année est : « Préservons les semences traditionnelles pour la promotion de la diversité phytogénetique ». Retour sur les grands moments.

A 11 heures pile, les invités réunis dans la tribune officielle sont priés de se lever pour une séance de prière. En face, quatre grandes tentes de couleur blanche ornent le grand terrain du centre de conférence de Nazareth.

Chaque tente abrite les exposants encadrés par les quatre organisations burundaises partenaires de l’ONG belge Broederlijk Delen ou BD en sigle.

Il s’agit de l’ADISCO, l’INADES-FORMATION Burundi, la CTJEBU et l’UHACOM qui sont les organisatrices de l’évènement qui a réuni une soixantaine de coopératives.

A l’issue de la visite des stands, des murmures surgissent.  Les participants ont constaté amèrement que certaines semences  sont en voie de disparition.

« Nous avons trouvé de nouvelles variétés de haricot très productives et qui ne nécessitent pas de fertilisants », lâche un exposant qui tente de tranquilliser les plus sceptiques.

Foire aux semences
Foire aux semences

Lui, du nom de Gatabazi, originaire de la commune Ntega en province de Kirundo est un semencier très connu dans les régions du nord du pays.

D’autres semenciers lui emboîteront le pas en montrant à l’assistance d’autres variétés qui résistent à la maladie et aux aléas  climatiques.

«La protection des semences traditionnelles est un impératif pour garantir efficacement la sécurité alimentaire », a précisé Cyrille Hicintuka, chercheur à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi, ISABU en sigle.

« Les semences traditionnelles constituent une identité pour un pays, celui qui les possède contrôle la vie » a renchéri Adrien Sibomana, homme politique et ancien Premier Ministre du Burundi du 19 0ctobre 1988 au 10 juillet 1993.

Face  à la menace de l’agro-industrie, l’ONG belge Broederlijk Delen a choisi d’appuyer les organisations locales en vue de tout mettre en œuvre pour préserver ce riche patrimoine, a ajouté  Paul  Bottelberge, Représentant de BD au Burundi.

Actuellement, les organisations  partenaires de BD sont à l’œuvre dans 13 communes des provinces Kayanza, Ngozi et Kirundo.

La foire a été ponctuée par  un moment de partage et  de faire la part belle aux magnifiques produits burundais dans des recettes de plats traditionnels.

Albéric NDAYIRUKIYE

Chômage… et s’il y avait une alternative

Chômage… et s’il y avait une  alternative 

Diego a fait des études de médecine avant de porter la toque. A 32 ans, il a toujours le goût de soigner les autres mais avec sa cuisine faite de produits naturels. La belle histoire d’un médecin devenu maître restaurateur malgré lui.

Des compétences techniques et relationnelles

La nuit tombe sur la ville de Bujumbura. Le travail est terminé. Un ami me propose de partager le repas du soir dans un restaurant du centre-ville de la capitale économique du Burundi.

Dans ce bel endroit romantique à souhait et sous la lumière des lampadaires multicolores, personnel et patron aux petits soins, vous êtes reçus en amis qu’en clients.

A peine assis, un serveur vient prendre notre commande. Devant nous, un homme attire notre attention. Visiblement stressé et fatigué, il semble donner des instructions.

« Urya muntu ni umukozi » (cet homme est un grand bosseur), me murmure à l’oreille mon compagnon. Dès que le serveur nous offre à boire, je lui demande le nom de son collègue.

« C’est le chef puis il est médecin de formation », lâche-t-il.

Très vite, je m’intéresse au médecin portant la toque sur la tête et habillé   en  chef cuisinier.

« Je m’appelle G. Diego, 32 ans, ainé d’une  famille de 4 enfants, natif de la mairie de Bujumbura », se présente-t-il laconiquement.

  1. Diego a eu une scolarité brillante. « J’ai réussi le concours national avec 90% et 85% à l’examen d’état, je n’avais pas de problème en classe », se souvient-il.

Ses parents lui ont toujours conseillé de faire des études de médecine. Il commence l’université à l’âge de 20 ans.

Le dilemme

Lorsque Diego obtient son diplôme de docteur en médecine, il pensait poursuivre ses études de  troisième cycle à l’étranger. Pendant deux ans, il n’aura ni bourse pour continuer ses études, ni travail.  «Ce fut un choc », se rappelle encore amèrement le jeune homme.

En suivant les publications sur les réseaux sociaux, Diego apprend qu’il y a une maison qui dispense des cours de cuisine, mais il n’a pas d’argent. Il parviendra seulement à payer les frais d’inscriptions mais il a peur que ses parents  sachent qu’il est en train d’apprendre à cuisiner.

«  Je ne pouvais pas le dire à mes parents car je connaissais comment cette histoire pourrais finir, je devrais aller lentement », précise-t-il en souriant.

Suite au manque de frais de déplacement, Diego a été forcé de révéler à ses parents ses nouveaux projets.

« Visage renfrogné en signe de déception, mon père me demanda de répéter trois fois  ce que je venais de lui dire », indique-t-il.

Actuellement, ajoute-t-il,  son père apprécie  le choix de son fils qui a réussi à s’affranchir d’un schéma traditionnel, pour lancer sa propre activité indépendante.

Yvan NDAYIRUKIYE