Chômage… et s’il y avait une alternative

Diego a fait des études de médecine avant de porter la toque. A 32 ans, il a toujours le goût de soigner les autres mais avec sa cuisine faite de produits naturels. La belle histoire d’un médecin devenu maître restaurateur malgré lui.

Des compétences techniques et relationnelles

La nuit tombe sur la ville de Bujumbura. Le travail est terminé. Un ami me propose de partager le repas du soir dans un restaurant du centre-ville de la capitale économique du Burundi.

Dans ce bel endroit romantique à souhait et sous la lumière des lampadaires multicolores, personnel et patron aux petits soins, vous êtes reçus en amis qu’en clients.

A peine assis, un serveur vient prendre notre commande. Devant nous, un homme attire notre attention. Visiblement stressé et fatigué, il semble donner des instructions.

« Urya muntu ni umukozi » (cet homme est un grand bosseur), me murmure à l’oreille mon compagnon. Dès que le serveur nous offre à boire, je lui demande le nom de son collègue.

« C’est le chef puis il est médecin de formation », lâche-t-il.

Très vite, je m’intéresse au médecin portant la toque sur la tête et habillé   en  chef cuisinier.

« Je m’appelle G. Diego, 32 ans, ainé d’une  famille de 4 enfants, natif de la mairie de Bujumbura », se présente-t-il laconiquement.

  1. Diego a eu une scolarité brillante. « J’ai réussi le concours national avec 90% et 85% à l’examen d’état, je n’avais pas de problème en classe », se souvient-il.

Ses parents lui ont toujours conseillé de faire des études de médecine. Il commence l’université à l’âge de 20 ans.

Le dilemme

Lorsque Diego obtient son diplôme de docteur en médecine, il pensait poursuivre ses études de  troisième cycle à l’étranger. Pendant deux ans, il n’aura ni bourse pour continuer ses études, ni travail.  «Ce fut un choc », se rappelle encore amèrement le jeune homme.

En suivant les publications sur les réseaux sociaux, Diego apprend qu’il y a une maison qui dispense des cours de cuisine, mais il n’a pas d’argent. Il parviendra seulement à payer les frais d’inscriptions mais il a peur que ses parents  sachent qu’il est en train d’apprendre à cuisiner.

«  Je ne pouvais pas le dire à mes parents car je connaissais comment cette histoire pourrais finir, je devrais aller lentement », précise-t-il en souriant.

Suite au manque de frais de déplacement, Diego a été forcé de révéler à ses parents ses nouveaux projets.

« Visage renfrogné en signe de déception, mon père me demanda de répéter trois fois  ce que je venais de lui dire », indique-t-il.

Actuellement, ajoute-t-il,  son père apprécie  le choix de son fils qui a réussi à s’affranchir d’un schéma traditionnel, pour lancer sa propre activité indépendante.

Yvan NDAYIRUKIYE

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